D'une "lettre mensuelle aux familles et amis" de cette année :

Certains jeunes viennent pour la vie qu'ils trouvent ici (aventure de l'itinérance, relations égalitaires hors des rôles et statuts habituels adulte/enfant, exercice de l'autonomie), d'autres pour éviter une vie qui les ennuie. Mais ici aussi ils s'ennuient. Ils tentent constamment de retrouver ce qu'ils ont connu dans leur vie citadine et se trouvent, par là, fermés, à nos rencontres, ils perturbent la vie du groupe, ne lui apportent rien, et font même écran entre nous et ce qui nous entoure.  A plusieurs qui ne parvenaient pas à changer de comportement, il a fallu demander de cesser l'expérience.


Ce qui était proposé était beau, mais spartiate pour qui n'y était pas habitué, ou bien ne savait en tirer assez de bonheur. La non-directivité des adultes était réelle, favorisant l'éclosion des personnalités, les initiatives, la prise de responsabilité. Mais, cela permettait aussi de ne rien faire ou, pire, de nuire à tous. Dans ces groupes petits de taille, il suffisait qu'un ou deux individus n'utilisent pas positivement cette non-directivité pour que tous en souffrent. Le groupe stagnait, l'ambiance pouvait s'y dégrader, le projet s'effondrer.